FORMATION ACTION

L’éducation à la responsabilité sexuelle, affective et citoyenne

au sein d’espaces d’échange avec des adolescent.e.s

C’est forts du travail engagé au sein de différents établissements de la Protection judiciaire de la Jeunesse depuis 2011 à Paris, dans la Seine-et-Marne, les Yvelines, l’Essonne, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne, le Val-d’Oise, de l’évaluation qui en a été faite fin 2014 en partenariat avec la DIRPJJ IDF-Outre-mer et les Directions territoriales, du soutien de l’ARS pour inscrire ce travail dans la durée, que nous continuons à penser la proposition de formation-action, en particulier du côté de l’accompagnement des professionnels.

Ainsi la formation initiale pourra être complétée, à la demande des équipes, par des modules complémentaires (une demi-journée) destinés à soutenir la mise en place des actions collectives (dont les espaces d’échanges) avec les jeunes en articulation avec l’accompagnement individuel.

Objectif : Favoriser la construction de soi par la mise au travail de la pensée.

La construction de l’identité sexuée propre à l’adolescence s’appuie en grande partie sur les représentations du Masculin et du Féminin élaborées depuis la petite enfance et étroitement liées à l’environnement familial et culturel. Les remaniements psychiques et physiques liés à cette période cruciale du développement favorisent le recours aux stéréotypes et à leurs valeurs associées. Mais c’est aussi une étape de la vie où le désordre imposé pour devenir Homme ou Femme peut permettre de questionner ce qui semble acquis, évident, naturel, au profit d’une ouverture vers d’autres perspectives, plus respectueuses de l’autre comme de soi, dans le souci de la construction de l’altérité et de la responsabilité.

Préalablement à la formation sera envoyé un document de travail destiné à harmoniser les connaissances de l’ensemble des professionnels en matière d’adolescence et de construction de l’identité sexuée. Il s’agit là d’un pré-requis nécessaire à la participation aux deux journées.

DÉROULÉ DE LA FORMATION

Première journée

Après une présentation de « je.tu.il…», un tour de table invitant les participants à préciser leurs attentes et leurs représentations, cette première journée sera consacrée à la thématique de l’éducation à la responsabilité sexuelle et affective.

  • Citoyenneté et engagement : En quoi la citoyenneté est en lien avec la question de la sexualité et de la responsabilité.
  • La responsabilité « La responsabilité soude l’être et l’agir ». La notion de responsabilité, constitutive de la vie en société, valeur morale et principe juridique.
  • La maturité : physique, affective et intellectuelle, la maturité s’acquiert au fur et à mesure du développement, permettant de passer de l’état de dépendance infantile à l’état d’adulte libre de ses choix et de ses engagements.
  • La sexualité un chemin vers l’altérité. En matière de responsabilité sexuelle et affective, c’est le terme de consentement qui porte l’ensemble de ces notions, illustrant l’altérité – c’est-à-dire la prise en compte de l’autre comme un être porteur de désirs différents de ceux qui m’animent, et la maturité nécessaire à l’usage du libre-arbitre.
  • Les différents points législatifs nécessaires à connaître.
  • Les points clefs de l’adolescence et la construction de l’identité sexuée c’est quoi être une fille ? c’est quoi être un garçon ? La puberté et la transformation du corps constituent une caractéristique fondamentale de l’adolescence.
  • Ce qu’il convient de mettre au travail pour être au plus près des préoccupations des jeunes : la projection du film « Le sentiment amoureux » viendra donner des pistes.

Pour venir illustrer le document remis préalablement, sera projeté et analysé le documentaire « Un regard sur l’adolescence ».

Deuxième journée

Mener des espaces d’échanges avec des adolescent.e.s, un accompagnement à la maturation.

  • Parler de sexualité, ce serait parler de quoi ? Ce qu’il convient de mettre au travail pour être au plus près des préoccupations des jeunes.
  • Les bénéfices des espaces d’échanges collectifs en articulation avec l’accompagnement individuel et l’éthique d’intervention auprès des jeunes filles et des jeunes garçons.
  • L’outillage : Comment s’adresser à eux, mener un débat, à partir de leurs préoccupations, sans être intrusif, pour les accompagner sur le chemin de l’adolescence et rester garant des valeurs portées par l’éducation à la responsabilité. Les questions difficiles.
  • La mise en place de l’action
  • Des outils : Le programme « Ce Je(u) entre nous », destiné aux plus de 15 ans,prolongement du programme « Cet Autre que moi », destiné au 13/15 ans. Autres outils.

Une évaluation de la formation par les participants viendra clôturer ces deux journées. La formation fera l’objet d’un bilan qui sera envoyé aux participants.

les espaces d’échange

Animés au départ par les intervenants de l’association, à la demande et en présence des professionnels formés de la structure, ces espaces permettent aux jeunes de réfléchir ensemble aux questions relatives au masculin et au féminin, au consentement, à l’expression des représentations liées au sexe dans le registre social. Ils peuvent aussi permettre aux adultes de nourrir la prise en charge, en s’appuyant sur les échanges collectifs, dans l’objectif, entre autres, de faciliter l’accès aux ressources du territoire, comme le Planning Familial, le CRIPS, le Mouvement du Nid, le GAMS, l’EMIPS, etc…

Selon les structures concernées, ces temps seront d’une durée variable, à déterminer en partenariat avec les équipes, en amont et en fonction du diagnostic, mais aussi tout au long du processus : soutenus le temps nécessaire par les intervenants de « je.tu.il… » pour aller vers une autonomisation, les professionnels engagés dans la démarche auront alors tout loisir d’inscrire ces espaces d’échanges dans le quotidien éducatif et la programmation de projets à court, moyen ou long terme.